Acceptabilité & faisabilité
1. Aspects juridiques
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Légalité au Québec/Canada :
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Les courriels envoyés et reçus via la messagerie corporative appartiennent à l’organisation (ce n’est pas de la correspondance privée).
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Cependant, le droit du travail et les lois sur la protection des renseignements personnels (LPRPDE, Loi 25 au Québec) imposent des balises strictes : on ne peut pas fouiller dans ces communications pour des motifs arbitraires ou intrusifs.
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Consentement implicite vs explicite :
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Le simple fait d’utiliser une messagerie professionnelle implique que l’employé sait qu’elle peut être surveillée ou auditée.
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Mais pour des usages avancés comme un RAG (qui fait du traitement massif et de l’analyse contextuelle), il faudrait informer clairement les employés et obtenir leur accord (via politiques internes ou avenants au code d’éthique).
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2. Aspects éthiques
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Confiance : si les employés sentent que leur courriel sert à "les fliquer", ils résisteront au projet.
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Finalité : il faut que l’objectif soit présenté comme une aide à la productivité et à la mémoire collective, et non comme un outil de surveillance.
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Transparence : l’organisation doit expliquer comment les données sont utilisées, ce qui est indexé (et ce qui ne l’est pas), et qui a accès aux résultats.
3. Aspects pratiques
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Code d’éthique Desjardins :
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Oui, les employés signent un code d’éthique. Celui-ci encadre l’utilisation des systèmes informatiques, l’obligation de confidentialité et la loyauté envers l’organisation.
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Rien n’empêche Desjardins d’y inclure une clause précisant que les courriels professionnels peuvent être traités par des systèmes automatisés pour améliorer la performance collective, tant que c’est conforme à la loi.
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Mise en œuvre progressive :
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On pourrait commencer par indexer uniquement certains espaces (ex. : boîtes génériques de service à la clientèle, équipes projets) avant de généraliser.
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L’accès pourrait être restreint : les employés ne verraient pas le contenu complet des courriels des autres, mais des résumés ou connaissances dérivées.
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4. Comparaison avec ce qui existe déjà
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Les banques et grandes institutions utilisent déjà des systèmes de surveillance des communications électroniques pour détecter la fraude, le blanchiment d’argent ou la fuite d’informations.
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La différence avec un RAG, c’est que l’intention ne serait plus seulement de surveiller, mais aussi de valoriser le savoir collectif.